É.-U. 1996. Drame judiciaire de Joel Schumacher avec Matthew McConaughey, Samuel L. Jackson, Sandra Bullock. Une ville du Sud des États-Unis est secouée par des tensions raciales durant le procès d'un Noir qui a abattu deux jeunes violeurs blancs. Traitement démagogique et schématique de thèmes moraux complexes. Personnages manichéens. Moments prenants. Réalisation de métier. Bons interprètes.
Une ville du Sud des États-Unis est secouée par des tensions raciales durant le procès d'un Noir qui a abattu deux jeunes violeurs blancs. Traitement démagogique et schématique de thèmes moraux complexes. Personnages manichéens. Moments prenants. Réalisation de métier. Bons interprètes.
Les enjeux moraux soulevés par ce drame judiciaire teinté de considérations sociales nagent dans une certaine confusion. Le film se veut une dénonciation du racisme qui sévit toujours dans le Sud des États-Unis, ainsi qu'un plaidoyer contre la peine de mort. Mais, en même temps, le récit justifie et pardonne le geste meurtrier d'un homme qui s'est fait justice lui-même. Le dilemme moral à la base même d'un tel sujet aurait exigé un traitement beaucoup plus nuancé que celui dont le film dispose. Manichéen, démagogique, ne reculant devant aucun effet manipulateur facile, ni aucun cliché, le scénario pose un regard simpliste et schématique sur des thèmes pourtant complexes. Sur le plan strictement dramatique, l'ensemble demeure tout de même fort prenant, ne serait-ce que grâce à la qualité des interprètes. Samuel L. Jackson joue avec une intensité habilement modulée, tandis que le nouveau venu Matthew McConaughey habite son personnage de jeune avocat inexpérimenté avec sensibilité et intelligence. La réalisation est l'oeuvre d'un homme qui connaît bien son métier.
Texte : Martin Girard