Fr. 1996. Drame sentimental de Robert Guédiguian avec Ariane Ascaride, Gérard Meylan, Pascale Roberts. La relation entre une mère de deux enfants et un gardien de cimenterie qui ont été tous deux blessés par la vie. Milieu populaire pittoresque dépeint avec émotion. Souci du contexte social. Humour charmant. Mise en scène simple. Extraordinaire bagout des interprètes.
La relation entre une mère de deux enfants et un gardien de cimenterie qui ont été tous deux blessés par la vie. Milieu populaire pittoresque dépeint avec émotion. Souci du contexte social. Humour charmant. Mise en scène simple. Extraordinaire bagout des interprètes.
Auteur de sept films réalisés avec de faibles moyens, Robert Guédiguian persévère à ne tourner que dans son Marseille natal dont il s'ingénie à dépeindre les petites gens avec émotion, intelligence et pittoresque. Profondément humaniste, il ne perd jamais de vue les dures réalités socio-économiques auxquelles ses protagonistes sont confrontés dans un monde souvent injuste régi par la seule loi du profit. Pourtant, le cinéaste ne cède jamais à la morosité et au défaitisme. Aussi pénible que soit la situation de ses héros, il leur injecte une telle dose de solidarité, de bonne humeur et d'espérance que le rire vient toujours à point nommé panser les blessures de l'existence. En cela, comme la trilogie de Pagnol, MARIUS ET JEANNETTE s'apparente aussi bien aux contes moraux par une certaine idéalisation des rapports humains qu'au cinéma-vérité par sa propension à faire réfléchir le spectateur sur les petits soucis de la vie quotidienne. Simple et efficace, la mise en scène n'est peut-être pas à l'abri de quelques légères maladresses, mais l'extraordinaire bagout des interprètes balaye la moindre réticence.
Texte : Christian Depoorter