É.-U. 1996. Comédie dramatique de Lisa Krueger avec Scarlett Johansson, Aleksa Palladino, Mary Kay Place. Deux orphelines adolescentes en rupture avec la société kidnappent une vendeuse d'une boutique de maternité qui finira par s'occuper d'elles. Histoire improbable traitée de façon réaliste. Une certaine liberté de ton. Quelques longueurs et maladresses. Excellent trio d'actrices.
Deux orphelines adolescentes en rupture avec la société kidnappent une vendeuse d'une boutique de maternité qui finira par s'occuper d'elles. Histoire improbable traitée de façon réaliste. Une certaine liberté de ton. Quelques longueurs et maladresses. Excellent trio d'actrices.
À la manière d'un Wim Wenders première époque, Lisa Krueger n'échappe pas à la tentation, pour son premier long métrage, de faire un «road-movie», un film hors série dont la solitude et la solidarité entre femmes se révèlent les véritables sujets sous-jacents. Traitant une intrigue tout à fait improbable d'une façon des plus réalistes, la réalisatrice réussit à dépeindre, en dépit de certaines scènes rigolotes, le milieu dur et sordide de ces laissées-pour-compte sans donner dans le misérabilisme ni dans la sensiblerie, exploitant plutôt habilement les situations cocasses ou dramatiques. La liberté de ton adoptée par la cinéaste pour tracer le portrait de cette «famille» des plus atypiques compense en partie la lente progression du récit et les quelques maladresses. Il convient toutefois de noter l'excellent contrepoint musical fourni par John Lurie. Enfin, le jeu assuré des deux jeunes actrices trouve un appui idéal dans le talent et la belle générosité de Mary Kay Place, pour composer des personnages plus vrais que nature.
Texte : Jean Beaulieu