Bel. 1996. Drame social de Luc Dardenne, Jean-Pierre Dardenne avec Jérémie Renier, Olivier Gourmet, Assita Ouedraogo. Un adolescent s'oppose à son père après la mort accidentelle d'un des ouvriers clandestins de ce dernier. Thème de l'immigration clandestine abordé avec franchise. Portrait d'une relation filiale d'une justesse de ton remarquable. Caméra mobile. Montage précis. Jeu naturel des acteurs.
Un adolescent s'oppose à son père après la mort accidentelle d'un des ouvriers clandestins de ce dernier. Thème de l'immigration clandestine abordé avec franchise. Portrait d'une relation filiale d'une justesse de ton remarquable. Caméra mobile. Montage précis. Jeu naturel des acteurs.
Dans un style qui rappelle le cinéma naturaliste britannique d'un Ken Loach, c'est à dire sans budget colossal mais avec un sens profond du détail réaliste, les frères Dardenne ont signé ici un film qu'on n'oublie pas de sitôt. Dans le cadre d'une Belgique grisâtre, emblématique de tout le malaise social qui frappe actuellement l'Occident, le cynisme, la veulerie et même la cruauté entourant la problématique de l'immigration clandestine, mais également l'espoir d'une prise de conscience, sont dépeints avec une justesse de ton et une simplicité dans les moyens qui ne laissent point de place au didactisme ou aux propos moralisateurs. Sans trop se soucier de l'image "bien faite", avec une caméra très mobile et un montage précis qui ne recherche aucun effet d'esbroufe, les réalisateurs se sont montrés avant tout attentifs à l'émotion que dégage le jeu d'acteurs plus vrais que nature. L'inégalité des rapports Nord-Sud décrits débouche de plus sur le portrait d'une relation filiale complexe et malsaine qui démontre combien le fossé des générations se creuse à même la perte des repères essentiels dans notre société.
Texte : Christian Depoorter