Un vieux fermier quitte son domicile pour aller attendre la mort au pied d'un arbre. Scénario original. Traitement tragi-comique. Mise en scène vivante. Interprétation inégale.
Ce film ravive une image du cinéma québécois qu'on croyait révolue. Celle d'un cinéma artisanal, simple de forme et d'effets. Celle aussi, très chère à Perrault et Carle, du rapport physique et spirituel entre l'homme et la nature. Enfin, celle du rite de passage illustré par un traitement tragi-comique proche du conte. Ainsi, ce premier film de Stefan Pleszczynski est une oeuvre à la fois nostalgique et contemporaine, où se répondent le sacré et le profane. La mise en scène simple et vivante, le montage habile et la photographie sensible aux différents symboles font corps avec ce récit de deuil à rebours, malheureusement ralenti par quelques temps morts et mal défendu sur le plan de l'interprétation. Mais la séquence d'ouverture, baignée des lueurs de l'aube et ponctuée des grognements des animaux endormis, reste en soi un beau moment de cinéma.
Texte : Martin Bilodeau