Fr. 1996. Drame de moeurs de Olivier Assayas avec Maggie Cheung, Jean-Pierre Léaud, Nathalie Richard. Un cinéaste dépressif accepte de tourner un remake d'un vieux film muet, espérant ainsi redorer son blason. Scénario prétexte à de nombreuses réflexions sur l'état du cinéma. Exercice de style un peu hybride. Mise en scène énergique. Belle brochette de comédiens.
Un cinéaste dépressif accepte de tourner un remake d'un vieux film muet, espérant ainsi redorer son blason. Scénario prétexte à de nombreuses réflexions sur l'état du cinéma. Exercice de style un peu hybride. Mise en scène énergique. Belle brochette de comédiens.
Ancien rédacteur en chef des Cahiers du cinéma, Olivier Assayas est un cinéaste dont les oeuvres sont peu diffusées et certes peu commerciales. Au moment où sa carrière semble - comme René Vidal, son alter ego - suivre une courbe descendante, il rebondit avec cet étonnant exercice de style un peu hybride, mélangeant film de genre, film expérimental et réflexion intellectuelle sur l'état actuel du cinéma. À l'instar de Truffaut dans sa NUIT AMÉRICAINE, Assayas nous dresse un portrait peu flatteur des coulisses du septième art, avec ses petites trahisons, ses magouilles et ses aspects parfois sordides. Mais il souligne aussi habilement les liens entre le cinéma et la vie. Tourné en un mois avec une énergie qui se reflète dans sa mise en scène, IRMA VEP se révèle toutefois un délice pour les yeux, grâce notamment aux images nocturnes lumineusement sombres d'Eric Gautier et à la présence très sensuelle de Maggie Cheung dans le rôle-titre. Les comédiens, formant d'ailleurs une brochette aussi talentueuse que disparate, jouent avec une belle harmonie.
Texte : Jean Beaulieu