Aust. 1996. Comédie dramatique de Peter Duncan avec Judy Davis, Richard Roxburgh, Sam Neill. Une ardente militante communiste australienne cache à son fils l'identité de son véritable père, Joseph Staline. Sujet audacieux au ton mal défini. Quelques passages réussis. Humour noir pas toujours subtil. Bons interprètes.
Une ardente militante communiste australienne cache à son fils l'identité de son véritable père, Joseph Staline. Sujet audacieux au ton mal défini. Quelques passages réussis. Humour noir pas toujours subtil. Bons interprètes.
Pour son premier long métrage, Peter Duncan joue la carte de l'audace, celle du sujet, à défaut de celle de la mise en scène. Tentant d'aborder par le biais de l'humour le thème du postcommunisme et de la chute des idéologies révolutionnaires, le réalisateur finit par verser dans la chronique familiale et sociale, ne réussissant pas toujours à concilier parfaitement comédie satirique et drame psychologique. En effet, empruntant le ton d'un faux documentaire, l'humour noir véhiculé manque parfois de subtilité. Quant aux scènes plus dramatiques, elles perdent de leur force et de leur portée par ce voisinage hasardeux de genres. Il n'en demeure pas moins que certains passages atteignent leur cible, notamment la séquence du référendum et celle où le fils profite des manifestations dans lesquelles l'entraîne sa mère pour se laisser arrêter par une policière dont il tombe amoureux. Judy Davis, toujours excellente, porte ce film à bout de bras, et compte sur l'appui de comédiens solides, à l'exemple de Richard Roxburgh, étonnant et inquiétant à souhait dans le rôle de Joseph junior.
Texte : Jean Beaulieu