É.-U. 1996. Drame de moeurs de Alex Sichel avec Alison Folland, Tara Subkoff, Cole Hauser. Laissée un peu pour compte par son amie qui sort avec un macho, une adolescente new-yorkaise découvre sa sexualité au contact d'une chanteuse lesbienne. Exploration d'une amitié trouble bénéficiant d'une belle justesse de ton. Mise en scène épurée mais attentive aux personnages. Interprétation naturelle.
Laissée un peu pour compte par son amie qui sort avec un macho, une adolescente new-yorkaise découvre sa sexualité au contact d'une chanteuse lesbienne. Exploration d'une amitié trouble bénéficiant d'une belle justesse de ton. Mise en scène épurée mais attentive aux personnages. Interprétation naturelle.
Exploration d'une amitié trouble entre adolescentes confrontées à un monde en perte de repères, ce premier film d'une réalisatrice prometteuse touche plusieurs thèmes sociaux et psychologiques intéressants. Décrite un peu comme un dernier refuge, l'homosexualité ne constitue ici qu'un élément parmi d'autres de la confusion psychologique dans laquelle baignent ces citadines à la veille de rentrer dans l'âge adulte. D'une belle justesse d'observation, le récit détaille délicatement le processus complexe de l'éveil sexuel. Par son style de mise en scène épuré et discret à la fois, la cinéaste établit une distance, voire une certaine froideur, qui correspond assez bien au climat de plus en plus déshumanisé du milieu urbain dans lequel évoluent ses personnages. Pourtant, sa caméra laisse souvent les visages et les corps s'exprimer par eux-mêmes, sans avoir recours à de sempiternelles séquences explicatives. Dominant une distribution sans faille, Alison Folland s'avère étonnante de sincérité.
Texte : Christian Depoorter