L’AVIS DE MEDIAFILM

Le Britannique Nicolas Roeg poursuit, depuis plus de 30 ans, un parcours singulier et fascinant. Après avoir cédé à quelques impératifs commerciaux sans réellement atteindre les résultats escomptés (THE WITCHES, COLD HEAVEN), voici l'ex-directeur photo de retour en terrain connu. En effet, TWO DEWATHS renoue avec l'audace thématique de BAD TIMING: A SENSUAL OBSESSION, par son exploration de la dépendance et de la domination sexuelles. Le scénario est de facture classique mais il exploite habilement le montage parallèle, ainsi que les flash-backs. Comme d'habitude chez Roeg, la dimension temporelle de la narration s'avère complète et riche. On oscille entre le réalisme cru et presque surréaliste de la mise à feu et à sang de la ville et l'onirisme romantique et pervers des flash-backs. Ce va-et-vient a des répercussions sur l'évolution du récit et met en évidence une métaphore audacieuse (mais un peu lourde) qui relie dictature amoureuse (donc personnelle) et politique (publique). Cette idée est solidement mise de l'avant par le jeu convaincu des acteurs, particulièrement par l'inquiétant Gambon.

Texte : Alain Dubeau