L’AVIS DE MEDIAFILM

Ce troisième opus hollywoodien du réalisateur suédois de MA VIE DE CHIEN se révèle, sous ses dehors de divertissement pur, une expérimentation ambitieuse qui échoue malheureusement d'entrée de jeu. En effet, dans un contexte commercial fort restrictif, Hallstrom a fait fi des formules imposées par Hollywood et s'est abandonné à un cinéma de personnages dans lequel les dialogues constituent la seule véritable action. Plus proches de la typologie hollywoodienne que du réalisme européen, les protagonistes unidimensionnels ne parviennent pas à rendre crédibles les dialogues alertes et piquants, écrits par la scénariste de THELMA ET LOUISE. Dépourvu d'enjeux clairs, le film dépeint les liens complexes qui unissent une famille, tout en se gardant de bouleverser les idées reçues. Visiblement, ce film hybride ne satisfait ni aux exigences du cinéma européen, duquel il manque la saine complexité des situations, ni à celles du cinéma hollywoodien, dont sont dépourvus tous les ressorts dramatiques ponctuels et la structure résolutive. De plus, une musique sirupeuse écrase de son faux lyrisme les quelques moments émouvants. Par bonheur, la distribution de haut calibre s'en sort indemne.

Texte : Martin Bilodeau