L’AVIS DE MEDIAFILM

L'histoire de ce film se déroule en temps réel, c'est-à-dire que le récit s'étend sur une période égale à la durée de la projection. Ce gadget narratif n'est pas sans précédents, puisqu'il a fait la renommée du classique HIGH NOON de Fred Zinnemann et qu'il est aussi à la base d'un brillant exercice de style d'Alfred Hitchcock, THE ROPE. Le thème de NICK OF TIME, celui d'un homme ordinaire poussé au meurtre par un odieux chantage, rappelle d'ailleurs un autre classique de Hitchcock, STRANGERS ON A TRAIN. Le film de Badham porte donc un lourd héritage dont il se montre indigne. On est surpris de constater jusqu'à quel point l'ensemble échoue à soutenir la tension et le suspense voulus. Les moments creux de l'action laissent ainsi amplement le loisir aux spectateurs d'identifier les nombreuses invraisemblances de l'intrigue, et cela en dépit de l'habileté technique du réalisateur et du talent des interprètes.

Texte : Martin Girard