Fr. 1995. Drame social de Paul Carpita avec Beppe Chierici, Daniel San Pedro, Guy Belaidi. En Camargue, un mécanicien espagnol est exploité comme d'autres clandestins par l'homme de main d'un promoteur véreux. Dénonciation un peu martelée d'une injustice sociale. Rapports de force tout à fait crédibles. Mise en scène sobre et directe. Bons interprètes.
En Camargue, un mécanicien espagnol est exploité comme d'autres clandestins par l'homme de main d'un promoteur véreux. Dénonciation un peu martelée d'une injustice sociale. Rapports de force tout à fait crédibles. Mise en scène sobre et directe. Bons interprètes.
Silencieux durant quarante ans, depuis que son film précédent LE RENDEZ-VOUS DES QUAIS a été censuré par les autorités françaises en 1955 pour cause de trouble de l'ordre publique, Paul Carpita reprend du service avec une autre peinture sociale située cette fois dans une Camargue grisâtre et peu avenante. Militant pour la cause prolétarienne, le cinéaste martèle quelque peu son plaidoyer en faveur des démunis, un peu à la manière de certains films engagés des années 1970. Cependant, sa dénonciation de l'exploitation éhontée de la main d'oeuvre bon marché reste toujours d'actualité, malgré un traitement qui renvoie au romantisme humaniste et désespéré d'un Marcel Carné ou d'un Jean Renoir. Ce ton curieusement déterré d'une autre époque donne un côté intemporel au film et en fait tout son intérêt, sinon son charme. Convenablement exprimés par une bonne équipe de comédiens, les rapports de force entre les personnages s'avèrent tout à fait crédibles. À l'exception des séquences finales pas vraiment convaincantes, l'ensemble bénéficie en outre d'une mise en scène aussi sobre que directe.
Texte : Christian Depoorter