L’AVIS DE MEDIAFILM

Avec HABIT, Larry Fessenden a fait preuve d'une grande audace. Ce réalisateur indépendant a en effet décidé de s'attaquer à un genre cinématographique très codé, celui du film de vampire, en laissant cependant de côté tout effet visuel ou traitement «gothico-expressionniste». Tourné avec très peu d'argent, le film va donc droit au but et aborde le vampirisme en évacuant le fantastique et en se concentrant sur ce que ce thème possède de plus humain. Aussi, en situant son récit dans le New York contemporain, le réalisateur propose brillamment l'idée que nous sommes tous, en quelque sorte, nos propres vampires, victimes de nos dérives psychologiques et de nos obsessions qui siphonnent notre existence. Dense et riche en atmosphères, la mise en scène illustre très bien la déchéance psychologique et morale du personnage. Au coeur de cet univers glauque, se démarque la performance intense de Fessenden, qui crée un personnage intéressant et crédible.

Texte : Carlo Mandolini