Évocation de la vie et de la carrière de l'actrice américaine Jean Seberg. Vision désabusée et cinglante de l'industrie du cinéma. Analyse intéressante de l'image de la femme au cinéma. Interprétation sensible de Mary Beth Hurt.
Ce film est une analyse captivante des succès et des échecs artistiques, politiques et personnels de l'actrice qui fut lancée par Otto Preminger et célébrée par la Nouvelle Vague. Echappant aux pièges de l'hagiographie, Mark Rappaport a réussi à brosser un portrait lucide et particulièrement touchant de celle qui, pour son premier rôle, fut la Jeanne d'Arc de Preminger. Grâce à l'interprétation sensible de Mary Beth Hurt, qui incarne une Jean Seberg revenant de l'au-delà, le film adopte le style d'un journal intime au ton particulièrement juste et original. Sous la plume habile de Rappaport ce journal fictif devient cinglant et irrévérencieux à l'égard de l'industrie cinématographique et des carrières de Jane Fonda et Vanessa Redgrave qui, avec Seberg, formèrent le trio de charme des années 60. Particulièrement intéressante est l'étude de Rappaport sur l'utilisation du gros plan au cinéma et la reprise de l'expérience de Koulechov sur le montage.
Texte : Carlo Mandolini