L’AVIS DE MEDIAFILM

Hal Hartley s'est acquis une réputation fort enviable comme cinéaste américain indépendant avec des films comme TRUST, SIMPLE MEN et AMATEUR. Son style d'une ironie décontractée et parfois insolite se retrouve à nouveau dans Flirt, mais avec un résultat cette fois bien inégal. L'idée de raconter trois fois la même histoire dans des contextes différents ne dépasse guère le niveau d'un simple exercice de style ludique, qui croule bien vite sous le poids de ses artifices. Moins maniéré et factice que les deux autres, le premier sketch est le plus convaincant des trois, peut-être parce qu'il se déroule en terrain plus familier pour l'auteur. Les épisodes berlinois et nippons cèdent en effet à la caricature et aux stéréotypes et s'avèrent plutôt lassants, parfois même irritants. Le petit côté branché du film est le résultat d'un calcul trop évident. Très soigné sur le plan visuel, à la manière d'une pub bien léchée, l'ensemble est interprété de façon inégale (excellente dans le premier sketch, beaucoup moins dans les deux autres).

Texte : Martin Girard