Fr. 1995. Drame de guerre de Pierre Boutron avec Grégoire Colin, Jean-Louis Trintignant, Marc Lavoine. Un adolescent de l'aristocratie sert sous les ordres d'un colonel franquiste cynique. Intentions honorables de dénonciation des crimes de guerre. Réalisation appuyée et didactique. Style théâtral. Reconstitution valable. Jeu saisissant de J.-L. Trintignant.
Un adolescent de l'aristocratie sert sous les ordres d'un colonel franquiste cynique. Intentions honorables de dénonciation des crimes de guerre. Réalisation appuyée et didactique. Style théâtral. Reconstitution valable. Jeu saisissant de J.-L. Trintignant.
La «fiesta» du titre réfère aux exécutions que les franquistes offraient en spectacle à un public choisi. Ce titre annonce l'ironie et le cynisme du propos tout en se situant dans la lignée de Paths of Glory, le film de Kubrick qui traitait déjà en 1958 de la guerre par le biais de la lutte des classes et de la domination aristocratique des hauts gradés de l'armée. Fiesta fausse cependant le ton dès le départ en n'offrant que le point de vue de cette aristocratie soudainement aux prises avec des remords de conscience. Bien que ces intentions de dénonciation soient honorables, elles ne sont servies que par une réalisation au demeurant didactique et appuyée, malgré quelques moments évocateurs et une reconstitution historique valable. Le mordant du sujet ne passe en fin de compte que par une éloquence toute théâtrale, admirablement rendue il est vrai par la saisissante et délectable interprétation de Jean-Louis Trintignant.
Texte : André Caron