H.-K. 1994. Drame de moeurs de Yim Ho avec Siqin Goawa, Tao Chung-Hua, Ma Jingwu. Un policier recueille le témoignage d'un jeune homme qui affirme que sa mère a tué son père dix ans plus tôt. Tragédie de type shakespearien. Rythme méditatif. Beauté froide de la photographie. Grande assurance technique. Interprétation dans le ton.
Un policier recueille le témoignage d'un jeune homme qui affirme que sa mère a tué son père dix ans plus tôt. Tragédie de type shakespearien. Rythme méditatif. Beauté froide de la photographie. Grande assurance technique. Interprétation dans le ton.
Spécialiste des films d'arts martiaux, Hong-Kong n'a guère habitué le spectateur occidental à des oeuvres aussi empreintes de poésie, de recueillement et de complexité psychologique. C'est donc une belle découverte que cette production à la trame scénaristique digne des grandes tragédies classiques. D'une beauté plastique froide et impressionnante, qui n'est pas sans rappeler le cinéma d'un Zhang Yimou (ÉPOUSES ET CONCUBINES), ce film insolite décrit avec l'ambiguïté nécessaire le conflit intérieur d'un individu poussé par des motifs irraisonnés à la délation. Maintenu avec une grande assurance, le rythme méditatif des développements accentue la portée universelle de ce dilemme qui oppose le sens du devoir à la loyauté envers les siens. Le cinéaste joue habilement avec les flash-back, se servant des traditions villageoises comme toile de fond et s'appuyant toujours intelligemment sur le doute qui subsiste autour de la culpabilité de la mère comme fil conducteur de son intrigue. Aucun reproche ne peut être fait à l'équipe d'interprétation.
Texte : Christian Depoorter