É.-U. 1994. Drame de Todd Haynes avec Julianne Moore, Xander Berkeley, Peter Friedman. Une ménagère qui mène une vie monotone dans une maison cossue de banlieue se met à souffrir d'étranges malaises qui attaquent son système immunitaire. Cas pathologique bizarre évoqué de façon clinique. Utilisation habile du son et de la lumière. Mise en scène dépouillée. Jeu très sensible de J. Moore.
Une ménagère qui mène une vie monotone dans une maison cossue de banlieue se met à souffrir d'étranges malaises qui attaquent son système immunitaire. Cas pathologique bizarre évoqué de façon clinique. Utilisation habile du son et de la lumière. Mise en scène dépouillée. Jeu très sensible de J. Moore.
Après un premier film à sketches (POISON) remarqué mais marginal, Todd Haynes aborde dans ce récit divisé en deux parties un cas pathologique bizarre. En dépit de son approche clinique du sujet, le réalisateur réussit, par une habile utilisation du son et de la lumière, à installer un fort climat de mal-être tout en faisant preuve de suffisamment d'objectivité pour laisser planer quelque ambiguïté quant à sa position réelle face à l'univers qu'il décrit. Ce procédé a d'ailleurs le désavantage de créer une certaine distance entre les protagonistes et le spectateur. La mise en scène passablement dépouillée s'applique à suivre de près l'actrice principale en la cadrant souvent en plan fixe ou avec de très lents déplacements de caméras. Julianne Moore campe avec beaucoup de sensibilité un personnage totalement désemparé, d'une fragilité extrême.
Texte : Jean Beaulieu