L’AVIS DE MEDIAFILM

On reconnaît en Jacques Audiard une parenté de style avec son défunt père, le scénariste Michel Audiard. Contribuent à le rappeler ses dialogues incisifs, son univers strictement masculin et ses deux principaux protagonistes, contemporains d'Audiard père. Le cinéaste dépeint ici des rapports virils, révélant sous les frictions et les règlements de compte une homosexualité latente. Cette ambiguïté est d'ailleurs illustrée métaphoriquement par le décalage temporel entre deux récits parallèles: celui de Simon (le présent) et celui de Marx & Johnny (le passé). Le meurtre de Mickey deviendra le point de convergence des récits, à la fois amorce et conclusion du film. Cette construction narrative particulière est toutefois illustrée avec parfois quelques excès par une caméra à l'épaule. Le jeune Mathieu Kassovitz fait excellente figure parmi ses confrères aguerris.

Texte : Martin Bilodeau