Ce premier long métrage affiche d'emblée des affinités avec le cinéma réaliste de Jacques Doillon et de Philippe Garrel, sans en atteindre la vérité. En effet, l'assurance de la réalisation, la beauté froide et glauque des images de Jean-Marc Fabre et la prodigieuse partition musicale d'Andrew Dickson ne parviennent pas à donner de la crédibilité au drame de Nathalie. Ce personnage central irrite plus souvent qu'à son tour parce que la réalisatrice omet de fournir la clé de son déséquilibre psychologique. Par ailleurs, les personnages masculins qui l'entourent sont volontairement dépeints comme d'antipathiques asociaux; la réalisatrice complète ainsi son portrait pessimiste et peu éclairé de la génération X. Par ailleurs, les abondants dialogues ampoulés saoulent les spectateurs de discussions apparemment spirituelles dont il ne découle en fait aucune profondeur. Les interprètes de talent s'adonnent avec beaucoup de coeur à cet inlassable bavardage.
Texte : Martin Bilodeau