N.-Z. 1994. Drame social de Lee Tamahori avec Rena Owen, Temuera Morrison, Mamaengaroa Kerr-Bell. Une mère de famille aborigène accepte de plus en plus mal le climat de violence que fait régner autour de lui son mari macho. Drame familial d'une justesse et d'une intelligence surprenantes. Réalisation d'une efficacité à couper le souffle. Interprétation d'un naturel confondant.
Une mère de famille aborigène accepte de plus en plus mal le climat de violence que fait régner autour de lui son mari macho. Drame familial d'une justesse et d'une intelligence surprenantes. Réalisation d'une efficacité à couper le souffle. Interprétation d'un naturel confondant.
Transfuge des clips publicitaires, le Maori Lee Tamahori signe une première oeuvre magistrale qui confirme l'extraordinaire vivacité actuelle du cinéma océanien. Véritable coup de poing, au propre comme au figuré, cette descente aux enfers d'une famille aborigène se démarque par la surprenante justesse et intelligence du trait. Justifiés par le scénario, les excès de violence aboutissent à une réflexion sur les conditions de vie de trop nombreuses minorités déracinées en milieu urbain. Une mise en scène d'une efficacité et d'un rythme à couper le souffle bénéficie de plus de l'expertise d'un Stuart Dryburgh derrière la caméra. Déjà responsable de la photographie dans La Leçon de piano, ce dernier évoque brillamment une atmosphère glauque et quasi surréaliste à l'aide d'images fortement teintées d'ocre qui reflètent un sentiment d'urgence pratiquement palpable. Les interprètes expriment sentiments et passions avec un naturel confondant.
Texte : Christian Depoorter