It. 1994. Drame social de Gianni Amelio avec Enrico Lo Verso, Carmelo Di Mazzarelli, Michele Placido. Un entrepreneur italien éprouve beaucoup de difficultés à ramener à Tirana un ex-prisonnier politique à l'esprit troublé servant de prête-nom pour l'achat d'une usine. Scénario touffu. Fines observations politiques et sociales. Climat dur et étouffant. Style apparenté au néoréalisme. Duo d'acteurs contrasté.
Un entrepreneur italien éprouve beaucoup de difficultés à ramener à Tirana un ex-prisonnier politique à l'esprit troublé servant de prête-nom pour l'achat d'une usine. Scénario touffu. Fines observations politiques et sociales. Climat dur et étouffant. Style apparenté au néoréalisme. Duo d'acteurs contrasté.
Après le succès international de son film précédent, Le Voleur d'enfants, Gianni Amelio récidive dans le «road-movie» à saveur néo-réaliste, transposant cette fois l'action de l'autre côté de l'Adriatique. Abordant plusieurs sujets à la fois, sans s'emmêler les pinceaux, le cinéaste nous livre de fines observations sur la situation politique et sociale de l'Albanie postcommuniste, scrutant de sa caméra les paysages urbains décrépits, l'arrière-pays aride et les visages expressifs, jeunes et vieux, d'un peuple affligé qui rêve de contrées plus hospitalières. Mais de ce climat dur, étouffant, désespéré et parfois à la limite du supportable, se dégagent de belles valeurs humaines. L'interprétation offre un duo d'acteurs contrasté entre un Lo Verso affichant une fougue plutôt arrogante, et un Di Mazzarelli inspiré qui, à 80 ans, marque de son jeu halluciné son premier rôle au cinéma.
Texte : Jean Beaulieu