L'avis de Mediafilm

Avec une froideur toute clinique, le cinéaste John Kozak dresse un portrait sinistre d'enfants disjonctés ne possédant aucun système de valeur, aucune notion du bien et du mal, et dont le seul mode d'expression consiste à décharger une violence gratuite sur des êtres souvent plus faibles qu'eux. Si elle évite le sensationnalisme, cette approche stoïque du réalisateur risque cependant de mettre mal à l'aise par son manque de point de vue critique. Problème de société de plus en plus préoccupant, la violence chez les pré-adolescents est un sujet dérangeant, voire indécent, qui nécessite sans doute une étude plus approfondie de ses causes. Il est donc un peu dommage que Kozak se soit arrêté à la seule illustration des conséquences de cette dérive juvénile, qui n'est pas sans rappeler un fait divers sordide ayant eu lieu dans la banlieue montréalaise récemment. Néanmoins, sa mise en scène est exécutée avec doigté et tire profit au maximum du grand talent d'une équipe d'interprètes non-professionnels.

Christian Depoorter