Jap. 1993. Drame policier de Takeshi Kitano avec Takeshi Kitano, Aya Kokumai, Tetsu Watanabe. Le chef d'un groupe de yakuzas attend avec ses hommes au bord de la mer la reprise éventuelle d'une sanglante guerre de gangs. Oeuvre aux antipodes des films du genre. Rythme lent ponctué de moments de fulgurante violence. Mise en scène elliptique. Jeu retenu des interprètes.
Le chef d'un groupe de yakuzas attend avec ses hommes au bord de la mer la reprise éventuelle d'une sanglante guerre de gangs. Oeuvre aux antipodes des films du genre. Rythme lent ponctué de moments de fulgurante violence. Mise en scène elliptique. Jeu retenu des interprètes.
Longtemps reconnu pour ses films de samouraï, le cinéma de qualité japonais se distingue maintenant de plus en plus par ses films de yakuzas, dont Takeshi Kitano se révèle le principal chantre. Aux antipodes des polars occidentaux, SONATINE se concentre autant, sinon davantage, sur les scènes d'inaction que sur les séquences plus animées, ce qui nous vaut quelques passages étonnamment ludiques. Les moments de fulgurante violence se trouvent accentués par de nombreuses ruptures de ton, un rythme lent et par la trame musicale, toute en délicatesse. Cette violence est d'ailleurs soit stylisée, un peu à la façon du Godard de PIERROT LE FOU, soit suggérée, au moyen d'une mise en scène habilement elliptique; mais l'impact n'en demeure pas moins puissant, surtout quand on lui juxtapose des scènes d'une cruauté raffinée. Le jeu des interprètes, à l'instar de «Beat» Takeshi (alias Kitano), est marqué par une retenue toute orientale.
Texte : Jean Beaulieu