P.-B. 1992. Comédie de moeurs de Alex van Warmerdam avec Leonard Lucieer, Jack Wouterse. Les tribulations des habitants d'un lotissement modèle inachevé, situé dans un trou perdu, au début des années 60. Description d'un univers clos à la fois cruel et absurde sur un ton pince-sans-rire. Touches surréalistes. Réalisation alerte. Interprétation un peu caricaturale.
Les tribulations des habitants d'un lotissement modèle inachevé, situé dans un trou perdu, au début des années 60. Description d'un univers clos à la fois cruel et absurde sur un ton pince-sans-rire. Touches surréalistes. Réalisation alerte. Interprétation un peu caricaturale.
Alex van Warmerdam, qui nous avait donné Abel en 1985, revient en force avec cette chronique absurde aux touches parfois surréalistes sur fond d'obsessions sexuelles. Très habile à décrire un univers en vase clos, le réalisateur trace avec une rare méchanceté un portrait, assez superficiel il est vrai, d'une brochette de personnages tous plus marginaux ou grotesques les uns que les autres. Cette suite de tableautins ponctués par de longs plans fixes donne lieu à un féroce jeu de massacre, qui baigne tantôt dans l'humour pince-sans-rire, tantôt dans la presque horreur, et dans lequel perce parfois un brin de poésie. Un décor insolite vient accentuer l'aspect satirique des situations, illustrées avec une belle économie de dialogues. La réalisation demeure alerte jusqu'à la fin et, en accord avec le ton de l'ensemble, l'interprétation se revèle un peu caricaturale.
Texte : Jean Beaulieu