Fr. 1991. Drame sentimental de Léos Carax avec Denis Lavant, Juliette Binoche, Klaus Michael Grüber. Une jeune portraitiste réduite à la clochardisation à la suite d'un amour déçu vit une grande passion avec un jeune sans-abri. Mélange de mélodrame, de poésie et de constat social. Climat quasi surréaliste. Nombreux flashs fulgurants. Émotion palpable. Interprétation percutante de D. Lavant.
Une jeune portraitiste réduite à la clochardisation à la suite d'un amour déçu vit une grande passion avec un jeune sans-abri. Mélange de mélodrame, de poésie et de constat social. Climat quasi surréaliste. Nombreux flashs fulgurants. Émotion palpable. Interprétation percutante de D. Lavant.
Après trois ans de tournage et une foule d'avatars autour de son financement, cette production a enfin vu le jour. Si l'accouchement fut difficile, il est pourtant indéniable que Léos Carax a atteint une grande maîtrise dans son art. Prenant le risque de mettre en scène des personnages peu coutumiers à jouer les héros à l'écran, il plonge le spectateur dans un monde quasi surréaliste où l'abîme de misère rivalise avec la douleur des sentiments d'écorchés vifs. Des flashes fulgurants marquent la poésie du récit de scènes impressionnantes et de nombreuses références cinématographiques ne manqueront pas d'être notées. Si l'émotion transpire littéralement de ce mélange de constat sociologique et de mélodrame, il n'est cependant pas dit que le climat paroxystique de l'ensemble et la gratuité de certaines séquences excessives ou provocantes fassent l'unanimité. En créature mutilée par la vie, Juliette Binoche éprouve parfois de la difficulté à trouver le ton malgré ses qualités d'actrice, alors que Denis Lavant y parvient de manière percutante.
Texte : Christian Depoorter