Bien qu'elle soit assez déroutante, cette allégorie politique expose de façon éclatante les désillusions de certains Hongrois qui espéraient beaucoup des changements récents en Europe de l'Est. La peur d'être encore contrôlé par ceux qui détiennent le pouvoir est particulièrement bien traduite par l'omniprésence des caméras et des moniteurs vidéos dans le décor du film. Cette nouvelle technologie fait d'ailleurs partie intégrante de la mise en scène. Elle permet une multiplicité de points de vue qui souligne bien l'hypocrisie des personnages et elle rend encore plus complexes les séquences dans lesquels le réalisateur dénonce certains jeux de pouvoir. Comme à l'habitude chez Jancso, l'interprétation s'apparente au théâtre de Brecht.
Texte : Johanne Larue