Cette évocation très librement traitée de la situation au Bas-Canada, à mi-chemin entre le film engagé et l'allégorie satirique, se présente comme un montage échevelé de sketches grotesques et pesants dont la facture relève souvent de l'amateurisme. L'insistance avec laquelle est dénoncée la répression subie par les Canadiens français, de même que le parti pris théâtral manifesté dans la façon dont sont volontairement caricaturés les quelques portraits d'occupants anglais, desservent dans une large mesure la crédibilité du message. Outre un manque d'intérêt dramatique dû aux fréquentes longueurs qui parsèment ce scénario, le film semble trop souvent gagné par un pur délire fantaisiste. Des interprètes figés déclament un texte sans exprimer beaucoup d'émotion.
Texte : Paul Tiffet