Fr. 1991. Film d'essai de Jean-Luc Godard avec Eddy Constantine, Hanns Zischler, Claudia Michelsen. En poste depuis des années dans un village est-allemand, un espion se retrouve laissé à lui-même après la chute du Mur de Berlin. Film-collage fidèle à la manière de l'auteur. Vision quasi abstraite d'un pays en mutation. Mise en images soignée. Riche accompagnement musical. Dernière présence à l'écran de E. Constantine.
En poste depuis des années dans un village est-allemand, un espion se retrouve laissé à lui-même après la chute du Mur de Berlin. Film-collage fidèle à la manière de l'auteur. Vision quasi abstraite d'un pays en mutation. Mise en images soignée. Riche accompagnement musical. Dernière présence à l'écran de E. Constantine.
Peu avant Wim Wenders et son SI LOIN, SI PROCHE, Jean-Luc Godard avait à sa façon proposé une réflexion sur l'Etat allemand suite à sa réunification. Paraphrasant Rossellini et prenant pour alibi le retour après vingt-cinq ans d'absence du héros de son désormais célèbre ALPHAVILLE, Godard évoque, dans un collage fidèle à sa manière, les jalons essentiels de l'histoire politique et culturelle du peuple germanique qu'il confronte malicieusement aux valeurs déclinantes de la civilisation occidentale. Cela ne va pas sans une certaine confusion, mais dans l'ensemble ce film apparaît plus accessible que la plupart des oeuvres récentes de l'auteur. La mise en images soignée offre une vision quasi abstraite de ce pays en mutation, tandis que le riche accompagnement musical est on ne peut plus pertinent. La dernière présence à l'écran d'Eddy Constantine contribue à renforcer a posteriori le parfum nostalgique de cette entreprise.
Texte : Louis-Paul Rioux