Les repas ont souvent servi de catalyseur à l'exacerbation de petits drames humains. En articulant tout son récit autour d'un tel cadre, Avati suit les traces d'un Ferreri ou d'un Axel dans sa façon de dépeindre un microcosme plus ou moins révélateur de l'état des moeurs d'une société donnée. L'apogée du fascisme semble d'ailleurs toujours fort prisé par les cinéastes italiens pour son côté emblématique. Toutefois, malgré toute la tendresse exprimée, la vision de l'auteur aurait nécessité un ton parfois plus percutant, voire plus acerbe. Tel quel, le film se présente comme une charmante comédie douce-amère qui égratigne les défauts d'individus au profil psychologique légèrement caricatural. La mise en scène de facture classique s'avère très attentive aux détails décoratifs. Quant à l'interprétation, elle possède une saveur et une décontraction toutes transalpines.
Texte : Christian Depoorter