Fr. 1986. Drame poétique de Léos Carax avec Denis Lavant, Juliette Binoche, Michel Piccoli. Engagé pour cambrioler le coffre d'un laboratoire, un jeune voleur est fasciné par la maîtresse de son chef. Intrigue policière prétexte à variations poétiques. Nombreuses références cinématographiques. Traitement original de toute beauté. Interprétation insolite.
Engagé pour cambrioler le coffre d'un laboratoire, un jeune voleur est fasciné par la maîtresse de son chef. Intrigue policière prétexte à variations poétiques. Nombreuses références cinématographiques. Traitement original de toute beauté. Interprétation insolite.
Avec ce deuxième film, le tout jeune réalisateur Léos Carax confirme les promesses de BOY MEETS GIRL. La trame policière du récit n'est guère qu'un prétexte à multiplier les variations poétiques sur l'amour, la jeunesse, le rêve et le destin. Si certains passages peuvent paraître gratuits, ils sont imprégnés d'un charme indéniable et se présentent dans une forme joliment contrôlée où affleurent des références à des maîtres tels que Cocteau, Godard, Chaplin ou Keaton. Le résultat d'ensemble est doté d'un ton neuf dans un traitement quasi onirique de belle qualité. Les interprètes ont un jeu d'une gravité insolite en accord avec le traitement.
Texte : Robert-Claude Bérubé
Michel Perez - Le Matin
Visuellement, MAUVAIS SANG est marqué au signe du négligé chic (...) et de la laideur savamment calculée. (...) Léos carax a les défauts de son âge, il a fait un film au nihilisme un peu acnéïque qui prouve à l'évidence qu'il a des dons de poète et qui laisse espérer qu'il saura leur rendre justice un jour.
(Texte paru en 1986)
Jean-Luc Douin - Télérama
Ce surdoué de la mise en scène n'est pas à classer parmi les sorciers de la beinexité branchée qui caressent l'émotion dans le sens du poil. Ses impulsions ne sont pas à la mode, (...) son art tient plus de la dentelle que de la confection en trompe-l'oeil. Sa virtuosité est au service [du] romanesque.
(Texte paru en 1986)
Serge Daney - Libération
(...) s'il y a du Godard dans l'héritage caraxien, il n'est pas seulement dans une sensibilité commune, (...) mais dans l'aspect médical. (...) Dans l'obsession du propre et du sale, du clean et du clinique, du sale et du malsain. Dans cette idée que l'image est la mémoire biologique du temps.
(Texte paru en 1986)
Walter Goodman - The New York Times
Most of the scenes seem to have been improvised in the interests of a striking shot, and the characters are in thrall to the camera. In this, (...) Carax lives up to his billing as "the natural heir of (...) Godard", showing a taste for underground types and milieus, an inventive eye and a tolerance for tedium.
(Texte paru en 1987)
Claude Baignères - Le Figaro
Il y a quelque chose de très enthousiasmant dans la manière qu'a Léos Carax de photographier les choses et les gens. Chaque plan (...) est original, soit qu'il prenne un angle inattendu, soit qu'il invente des rapports de couleurs, un flou, un mouvement qui constituent en eux-mêmes une oeuvre d'art.
(Texte paru en 1986)
Gian Lhassa - Grand Angle
La longueur des plans, l'interprétation libre du champ et du contre-champ, les séquences autonomes, (...) le stylisme des plans photogéniques, (...) l'hermétisme des propos, (...) le climat enfin, font de MAUVAIS SANG un drame poétique sans objet, gratuit donc, mais formellement beau.
(Texte paru en 1987)
Dwight Brown - The Hollywood Reporter
Director Leos Carax's footage looks like a string of postcards and calendar pictures that have been art-directed to death. (...) Delpy and Binoche have that typically French coquettish look: thin, chic and demure. Lavant's biggest talent is for movement, and he's in complete control of every step.
(Texte paru en 1988)
Théodore Louis - La Libre Belgique
(...) un film qui ne manque pas de qualités et dont nous discernons la meilleure part dans un climat de tendresse diffuse et de candeur blessée. Cependant trop d'artifices et d'élaboration finissent par étouffer l'émotion et la vie.
(Texte paru en 1987)
Dominique Pétrot - ROC
Maître de sa technique, [Léos Carax] se permet d'innover et propose une oeuvre montée avec efficacité: des plans rapides, de longues scènes séparées par des noirs, un travail du son très soigné, qui oppose le muet et le sonore.
(Texte paru en 1986)
Claude Fachard - Le Pélerin
Carax joue avec la couleur, il cadre originalement chaque image. Le décor suit le destin des héros et le déroulement de l'action. (...) Le dialogue est abondant mais toujours intéressant, parce que nerveux et rapide. (...) Bref, voilà un film qui parle d'absolu.
(Texte paru en 1986)
Par : Ana Crostland,
👌
J'attribue à ce film la Cote