Deux jeunes couples amoureux s'affrontent, s'aiment, se blessent avec passion, violence et orgueil.
De film en film, Jacques Doillon ne semble concevoir l'amour qu'en termes de conflit. Plus qu'Isabelle, c'est son ami Bruno qui est en proie ici à une tentation, celle de devenir un démiurge qui influe sur le destin d'autrui, quitte à faire souffrir et à souffrir lui-même. Il en résulte des scènes à la limite du supportable où l'on crie, où l'on s'injurie, où l'on se blesse comme à loisir. Ce psychodrame douloureux est cependant mis en scène avec beaucoup de sûreté dans une orchestration fluctuante de situations conflictuelles. La bizarrerie du comportement des personnages est assumée de façon intelligente par de jeunes comédiens talentueux.
Texte : Robert-Claude Bérubé