Auteur de films austères et de circulation limitée, Jacquot a voulu cette fois élargir son public en jouant de la fascination du décor tout en conservant son goût pour la subtilité de l'approche psychologique et l'ambiguïté des situations. Venise sert donc de toile de fond à un récit raconté avec une solennité appliquée et une apparente froideur. Il y a là un net effort de style qui risque cependant de rebuter maints spectateurs. Les interprètes gardent une présence certaine en dépit du ton neutre qu'on leur fait adopter.
Texte : Robert-Claude Bérubé