Fr. 1975. Drame poétique de Marguerite Duras avec Delphine Seyrig, Michael Lonsdale, Mathieu Carrière. À Calcutta, dans les années 1930, la femme de l'ambassadeur de France aux Indes est l'objet de l'attention de plusieurs hommes. Film étrange et déconcertant. Intrigue plus suggérée qu'élaborée. Commentaires ou dialogues en voix off. Création d'un climat onirique. Interprétation appropriée.
À Calcutta, dans les années 1930, la femme de l'ambassadeur de France aux Indes est l'objet de l'attention de plusieurs hommes. Film étrange et déconcertant. Intrigue plus suggérée qu'élaborée. Commentaires ou dialogues en voix off. Création d'un climat onirique. Interprétation appropriée.
Étrange film en vérité, et même déconcertant, où Marguerite Duras manifeste son goût pour la recherche dans l'expression, en même temps que son talent poétique. Plus suggérée que racontée, l'intrigue se déroule en longs plans fixes accompagnés par des commentaires ou des dialogues en voix-off. Le ton souvent incantatoire de la bande sonore et la fascination d'images répétitives mais fort belles contribuent à la création d'un climat onirique, d'un univers envoûtant. Une musique lancinante accentue cet effet et les interprètes ont un jeu retenu approprié.
Texte : Robert-Claude Bérubé
Suzanne Louis - ROC
Une recherche lente et fastidieuse dans une atmosphère envoûtante et poétique, où les personnages statiques ne parlent pas. Tout le dialogue s'exprime en voix off. Absence de mouvements de caméra. Une belle et symbolique utilisation du miroir. Un film à la fois fascinant et irritant.
(Texte paru en 1991)
Michel Grisolia - Le Nouvel Observateur
Une fois de plus, résolument, Marguerite Duras fuit la narration traditionnelle pour s'abandonner, en très longs plans-séquences, à la mélodie des voix qui racontent, (...) commentent et critiquent le récit. (...) Cinéma de l'impression, du fantasme retrouvé, l'art de Duras est celui de la "non-représentation".
(Texte paru en 1975)
Amy Taubin - The Soho News
The facticity of INDIA SONG's theatrical mise-en-scene is produced through a curious act of displacement. We know Calcutta is real, but INDIA SONG is not shot in Calcutta. It, unmistakably, was shot in a French country house.
(Texte paru en 1981)
Marguerite Duras - Pariscope
"Dans le film, je montre le Calcutta que je trimbale en moi. Quand je me souviens de l'Inde, ce n'est pas des affiches touristiques du bord de mer, etc. Pourquoi voulez-vous que je mette en scène l'Inde des autres, celle de Air France ou du Club Méditerranée?"
(Texte paru en 1975)
Luc Perrault - La Presse
Ce qui rend la lecture d'INDIA SONG difficile mais en même temps passionnante, c'est l'absence de dialogues. Tout au long du film, ce sont des voix que Marguerite Duras donne à entendre, voix qui s'étalent sur plusieurs niveaux narratifs.
(Texte paru en 1977)
Vincent Canby - The New York Times
The irriting thing about the film (which may well be consciously affected) is that the characters do seem interesting in a terribly distant sort of way. The movie looks and sounds like something shot underwater, that is everything except the fine, schlocky (...) score by Carlos d'Alessio.
(Texte paru en 1975)
Michel Mohrt - Le Figaro
Anne-Marie Stretter, c'est Delphine Seyrig, qui n'a jamais été plus belle. Elle s'enroule comme une plante exotique autour des hommes. (...) Elles nous envoûte, comme nous envoûte la lenteur cruelle de ce jeu de la nuit, de la chaleur et de l'amour. (...) C'est là (...) le meilleur film de son auteur.
(Texte paru en 1975)
Guy Braucourt - Les Nouvelles Littéraires
Beauté d'une caméra qui glisse le long d'un parc. Beauté d'un couple qui danse. Beauté d'un champ laissé vide par les personnages. (...) Beauté des plans fixes pour lesquels la durée conventionnelle n'a plus de sens. Beauté d'une musique qui (...) habite profondément les images.
(Texte paru en 1975)
Jean-Louis Bory - Le Nouvel Observateur
INDIA SONG, c'est d'abord un film de voix. Importe donc la qualité de ces voix, la rareté de leur musique - celle de Delphine Seyrig fait merveille. (...) Parallèlement au film des voix, le film des images muettes. Elles n'illustrent pas ce que racontent les les voix; elles en sont l'évocation, la résonance.
(Texte paru en 1975)
Par : Pierre Lachaine, Montréal
Œuvre maîtresse de Marguerite Duras, India Song évoque avec un sens poétique rare ses souvenirs et ses impressions personnelles. L'image (d'une grande beauté picturale) et la bande son (fascinante) sont enchevêtrés avec une inventivité éblouissante et le rythme lent est parfaitement envoûtant. Pour finir, le jeu fantomatique des interprètes est très approprié.
J'attribue à ce film la Cote