Un travesti meurtrier défend son titre de «personne la plus dégueulasse au monde». Film-culte d'une extrême vulgarité. Enchaînement de scènes-chocs. Mise en scène inexistante. Interprètes amateurs.
L'ambition de ce film étant principalement d'explorer le monde de l'indicible, il apparaît comme allant de soi que celui-ci soit entièrement dépourvu de qualités esthétiques, ou même d'un élémentaire projet narratif. Tourné avec moins que rien en 1972 et complété d'une portion narrative cette année, PINK FLAMINGOS est devenu un film-culte du fait qu'il pousse l'expérience de la vacuité, de la vulgarité et de la stupidité jusqu'à un degré inédit. Mais l'absence de discours pouvant supporter ces images est ici compensée par une absence de repères sociaux réalistes. Ainsi, John Waters a créé un monde parallèle où il n'oppose aucun contrepoint aux actions de ses personnages, campés par des amateurs, amis du réalisateur pour la plupart.
Texte : Martin Bilodeau