La rencontre d'une ancienne amie permet à un homme de faire une mise au point sur sa vie conjugale. Ensemble élégant et précis. Nuances psychologiques bien exprimées. Jeu fin des interprètes.
Sixième et dernier des contes moraux d'Éric Rohmer, L'AMOUR L'APRÈS-MIDI offre de nouvelles variations sur les thèmes déjà développés dans les contes précédents. L'auteur se paie même la coquetterie d'évoquer les héroïnes de ces films dans une séquence onirique. Pour littéraire qu'il soit, le sujet est développé avec élégance et précision dans un contexte parisien brillamment décrit. Les hésitations du héros et le charme particulier de l'héroïne doivent beaucoup aux interprètes qui jouent avec un sens merveilleux des nuances.
Texte : Robert-Claude Bérubé
Jacques Doniol-Valcroze - L'Express
Ce dernier conte éblouit par sa perfection d'écriture, son constant bonheur d'expression et la maitrise de son style. Les ingrédients les plus simples, portés à incandescence, composent une oeuvre rare qui va du froid au chaud et dont la portée émotive est sans cesse ascendante, mais contrôlée par Rohmer.
Jean de Baroncelli - Le Monde
(...) la première moitié (...) provoque quelques inquiétudes. (...) Rohmer est vraiment trop enclin à chercher la difficulté. (...) Et puis le charme joue. Le fameux "charme" Rohmer. On se laisse prendre à l'élégance, à l'intelligence, à la clairvoyance de ce récit tissé de rêveries indécises et de brèves effusions.
Robert-Guy Scully - Le Devoir
Éric Rohmer est un artiste unique, qui sait faire marcher notre intellect sans nous laisser avec une migraine. (...) Rohmer tient aux mots, il ne les emploie jamais à tort. Ses images sont convenables, mais elles illustrent l'action plus qu'elles ne la font progresser.
Martin Malina - Montreal Star
Enough has been written about the sophistication and literacy of Rohmer's films. CHLOE is representative. On the other hand, since this is the last of a series, not enough has been said of Rohmer's intellectualized teasing, his often artificial neutrality.
Georges Charensol - Les Nouvelles Littéraires
Cette petite anecdote aurait plus de piquant si Rohmer n'avait commis l'erreur de choisir un comédien conventionnel pour incarner un personnage conventionnel. Ce pléonasme contribue à un film qui ne manque ni de finesse ni d'heureuses trouvailles. C'est du travail très soigné [mais] un peu vain.
Richard Schickel - Life
The result is a total lack of suspense, to say nothing of that elegant and subtle understatement that distinguished his earlier MY NIGHT AT MAUD'S and CLAIRE KNEE. Six tales meant to illustrate the same moral are at least four too many.
Claude Fachard - Le Pélerin
Dirigés au clignement de cils près, les interprètes collent tellement à leurs personnages que nul, après la vision de L'AMOUR L'APRÈS-MIDI, ne peut plus imaginer que Frédéric soit incarné par un autre que Bernard Verley et Chloé, par une autre que l'étonnante Zouzou.
Pauline Kael - The New Yorker
CHLOE IN THE AFTERNOON is impeccably shot, (...) and everything in it seems precise, fastidious. (...) The words and images are expertly matched, and they're so prettily rhythmed they seem cadenced. It is a movie of the highest gloss, (...) a movie of poetic complacency, a movie for mild chuckles.
Jean-Louis Bory - Le Nouvel Observateur
Rohmer trouve l'équivalent cinématographique de la rapidité, de la sécheresse des contes du XVIIIe siècle, (...) et cette bousculade, carrousel des entrées et des sorties, énervement des portes et des téléphones, donne une bonne image de la vie usante que mène le héros du conte.
Henry Rabine - La Croix
Rohmer sait disserter sur la vie sans tuer la vie. Il sait regarder, et recréer ce qu'il a vu. Paris palpite dans ce film comme dans aucun autre à ma connaissance. De la vie des bureaux à celle des bistrots, (...) rien ici ne sent le fabriqué. On dirait du vrai, du cueilli sur le vif, du vécu.
Éric Rohmer - Pariscope
"Trop souvent on ne les fait bouger [les personnages] que pour donner l'impression qu'ils vivent mais c'est faux. On vit souvent assis et très bien assis. Je m'applique à employer des acteurs qui parlent avec leur corps. Zouzou et Bernard Verley sont d'une rare élégance et très habiles de leur corps."