Un prêtre est forcé de quitter son poste et devient pèlerin mendiant. Oeuvre ambiguë d'un style très dépouillé. Notations cruelles caractéristiques de l'auteur. F. Rabal excellent dans le rôle-titre.
Quelles qu'aient été les intentions de Luis Bunuel, il est indéniable que ce film a une résonance évangélique. Oeuvre de profondeur et de qualité, NAZARIN est caractéristique du style de son auteur, plus dépouillé cette fois, et toujours magnifiquement servi par la photographie de Gabriel Figueroa. Francisco Rabal se tire admirablement d'un rôle très difficile.
Bernard Génin - Télérama
[Bunuel] montre simplement l'inadaptation du saint dans un monde barbare, à coups d'images noires qui évoquent les plus belles gravures de Goya et Zurbarán. (...) Ce qui domine, c'est la noblesse du regard de Buñuel l'humaniste, capable de faire surgir soudain l'amour sous son plus émouvant visage.
(Texte paru en 2011)
Édouard Waintrop - Libération
C'est un film brillant et personnel. D'abord dans sa thématique, avec sa perception peu optimiste de l'humanité, son approche de la théologie et du catholicisme, ironiques et passionnées. Il l'est aussi par son style réaliste étrange. NAZARIN est une fable cruelle, où les masques tombent.
(Texte paru en 2006)
Renata Adler - The New York Times
NAZARIN is the most relentlessly pessimistic of Luis Bunuel's films, less brutal than VIRIDIANA. (...) The film is so bitter, with just a ghostly, uncontagious smile, as to be almost bored with itself. Any ideologue who could take heart from it must have gone to see it on a very sunny day.
(Texte paru en 1968)
Gilles Hénault - Le Devoir
Tout cela est raconté en d'admirables images. (...) Les interprètes sont d'une telle sincérité qu'on croirait voir jouer des acteurs naturels. Dans ce film, l'art de Bunuel tend vers la sobriété. Il utilise très peu les effets de caméras qui étaient l'héritage de son passé surréaliste.
(Texte paru en 1960)
Jean Domarchi - Arts
Admirable sans doute non par sa nouveauté mais bien parce qu'il s'inscrit dans le sillage d'une grande tradition (celle du réalisme espagnol de Zurbaran à Picasso). Baroque (...) mais uniquement par la prédilection accordée à certains détails. (...) Réaliste donc mais surréaliste à peu près pas.
(Texte paru en 1960)
Sydney Johnson - Montreal Star
NAZARIN is a beautiful and moving film, artistically, emotionally and dramatically. (...) The photography and general artistry of the film provide a fitting background for this uncompromising story. What is not so clear is the exact conclusion the author wishes to draw.
(Texte paru en 1960)
Manuel Michel - Les Lettres Françaises
Le style en est pur, dépouillé et d'une incroyable profondeur; l'oeuvre se place dans la lignée de LOS OLVIDADOS, insérée dans un contexte quasi documentaire, d'un réalisme âpre et sans concessions; on y sent toutefois (...) le même esprit de révolte, de subversion de la réalité.
(Texte paru en 1959)
Jean-Louis Tallenay - Signes du Temps
Comment [Bunuel] ce révolté a-t-il été conduit à réaliser avec NAZARIN la plus pure, la plus rigoureuse illustration des trois vertus chrétiennes de pauvreté, de chasteté et d'obéissance? [Ses] admirateurs (...) ont voulu y voir la démonstration de l'impossibilité d'une vie chrétienne.
(Texte paru en 1959)
Georges Sadoul - Les Lettres Françaises
NAZARIN a été salué par beaucoup comme l'un des chefs-d'oeuvre de notre grand Bunuel. (...) [le film] s'inscrit logiquement dans l'oeuvre d'un grand cinéaste chez qui se mélèrent toujours tendresse et cruauté, colère et compassion, incrédulité et humanisme.
(Texte paru en 1959)
Jean Rochereau - La Croix
Toute une fraction de la critique (notamment l'extrême gauche) tente de tirer NAZARIN dans un sens antichrétien et cela en fonction, surtout des précédents films de Bunuel. En revanche, de nombreux critiques croyants (...) ont nettement discerné et attesté le sens chrétien profond de NAZARIN.
(Texte paru en 1959)