Sur un bateau, deux voyageurs frivoles s'éprennent l'un de l'autre et se donnent rendez-vous à New York. Étude psychologique nuancée. Traitement romantique. Réalisation adroite. Bons interprètes.
Reprise de LOVE AFFAIR de 1939, cette nouvelle oeuvre du même auteur saura émouvoir par son charme et sa finesse. Un dialogue d'une qualité rare, une interprétation étonnamment riche en souplesse et en chaleur humaine, un coloris toujours mouvant de costumes et de décors assurent au film une place de choix dans la production courante. Spectacle léger, mais de qualité.
Édouard Waintrop - Libération
Ce qui est formidable avec ELLE ET LUI, c'est qu'on y rit autant qu'on y pleure. Et vice et versa et de bon coeur. L'argument (...) est mélodramatique à souhait, jeu de cache-cache cruel entre deux êtres faits l'un pour l'autre que le destin (...) s'amuse à séparer après les avoir réunis. (...) Ils finiront (rassurez-vous!) par se retrouver à l'issue d'une scène absolument magnifique. (Texte paru en 1986)
Gilbert Guez - Le Figaro
S'accordant (...) à Cary Grant et Deborah Kerr, il prend même le risque de les faire d'abord paraître presque ironiques devant la découverte de leur amour réciproque (...). Il les maintient à l'extrême pointe de l'émotion. (...) Et le charme joue continuellement. Grâce à sa sensibilité jamais forcée et à sa justesse, McCarey réussit à nous faire croire que les moeurs n'ont pas tellement changé, vingt ans et une guerre plus tard. (Texte paru en 1986)
Louis Marcorelles - Le Monde
Cary Grant et Deborah Kerr ont succédé à Charles Boyer et Irene Dunne, la couleur et le cinémascope ont relayé, en 1957, le noir et blanc de 1939. Au moment même où le vieil Hollywood agonise, Leo McCarey imperturbable exalte jusqu'aux limites du délire l'émotion pure. Il porte à la perfection le génie hollywoodien du sentimentalisme transcendé qu'illustèrent, aussi bien, un Frank Borzage, (...) un Douglas Sirk. (Texte paru en 1985)
Jean-Louis Bourget - Positif
(...) le film est exemplaire de l'art de McCarey car on y trouve ensemble l'émotion la plus forte (quoique - ou parce que? - retenue) et l'humour le plus débridé. (...) Une des scènes les plus admirables du film est justement si belle non seulement par sa (réelle) valeur psychologique mais parce qu'elle dépeint le moment même de l'incessant échange entre l'humour et l'émotion. (Texte paru en 1972)
- Écrans de France
(...) cette nouvelle version d'un réalisateur soucieux de délicatesse et de légèreté d'esprit dans le comique permet d'apprécier une fois encore le charme de la comédie américaine lorsqu'elle sait éviter la charge. (...) Quant à Cary Grant et Deborah Kerr, ils sensibilisent au plus haut point les personnages et situations en cause. L'invraisemblance disparaît, ici, derrière le pittoresque, l'esprit et la délicatesse. (Texte paru en 1957)
- Le Film Français
De légères transformations dans le déroulement et les détails de l'histoire (...) n'empêchent pas le vieux charme de jouer dans ses nouveaux prestiges techniques: CinémaScope et Couleur. Le couple Boyer - Dunne a été remplacé par Cary Grant et Deborah Kerr, moins romantiques, mais tout aussi sensibles et pathétiques. (...) Grant nuance sa fantaisie de pudeur et d'émotion et (...) Kerr est exquise. (Texte paru en 1957)
Simone Dubreuilh - Les Lettres Françaises
(...) c'est joué à la perfection, dans l'ironie, par Cary Grant, lequel perd tout ou partie de ses moyens d'attendrissement total, et la froide Deborah Kerr, laquelle n'a jamais été plus sensible. Si vous avez des larmes dont vous souhaitez vous débarrasser, profitez de l'aubaine, vous tremperez deux ou trois mouchoirs. Et puis, c'est en couleurs. (Texte paru en 1957)