Fr. 1947. Mélodrame de Christian-Jaque avec Gérard Philipe, Maria Casarès, Renée Faure. Condamné à vingt ans de forteresse, un jeune aristocrate s'évade grâce à l'aide de la fille de son geôlier. Illustration superficielle du roman de Stendhal. Traitement mélodramatique de l'intrigue. Plusieurs personnages caricaturaux. Technique sûre. Rythme entraînant. Interprétation artificielle.
Condamné à vingt ans de forteresse, un jeune aristocrate s'évade grâce à l'aide de la fille de son geôlier. Illustration superficielle du roman de Stendhal. Traitement mélodramatique de l'intrigue. Plusieurs personnages caricaturaux. Technique sûre. Rythme entraînant. Interprétation artificielle.
Lors de sa sortie en salles, les "stendhaliens" ont considéré ce film comme une trahison pure et simple. Évidemment, les nuances d'une oeuvre volumineuse comme "La Chartreuse de Parme" sont difficiles à rendre à l'écran. Certes, on peut reprocher au film un fort accent romantique, lourdement mélodramatique même dans le dernier tiers, et un dialogue d'assez mauvais goût en regard de l'excellent montage et du rythme entraînant. En outre, plusieurs personnages s'avèrent caricaturaux et prêtent à sourire. Néanmoins, la réalisation de Christian-Jaque (LA SYMPHONIE FANTASTIQUE) est assurée et les décors se révèlent souvent impressionnants. En revanche, l'interprétation est artificielle, en particulier celle de la vedette principale Gérard Philipe (L'IDIOT).
Texte : Robert-Claude Bérubé
Jacques Siclier - Télérama
(...) avec le film de Christian-Jaque, le roman de Stendhal échappait aux spécialistes et aux intellectuels pour entrer dans la culture populaire. (...) Et ce film donne, grâce à Gérard Philipe, une idée à peu près juste du personnage. (...) Mais absolument pas du style, de l'esprit littéraire de Stendhal.
(Texte paru en 1975)
Jean Desternes - La Revue du Cinéma
(...) courageusement, Pierre Véry et Pierre Jarry se sont efforcés d'extraire de La Chartreuse de Parme ce qui "passait la rampe", avec la consigne de défigurer, mais le plus charitablement possible, événements et caractères. (...) Puisqu'il fallait grossir, accentuer, ils ont tenté de le faire dans le sens [de] l'auteur.
(Texte pau en 1948)
Jean Néry - L'Écran Français
[L'interprétation] est dominée par Maria Casarès, Sanseverina violente et torturée, brûlée par le désir. (...) Gérard Philipe, par contre, a quelque peu déçu. (...) On l'aurait voulu un peu moins papillonnant, un peu plus solide. Son charme y eût gagné en profondeur et en carrure.
(Texte paru en 1948)
Henri Martineau - L'Écran Français
Qu'on ne nous dise pas que l'incomparable atmosphère, l'élan, la griserie, la richesse psychologique et sentimentale de l'oeuvre de Stendhal devraient s'effacer du moment que tant de coupures étaient nécessaires à son adaptation. Je crois qu'avec beaucoup de talent, (...) du tact et de la fidélité on pouvait sauver un peu de cette grâce.
(Texte paru en 1948)
Christian-Jaque - L'Écran Français
"Ce qui m'a surtout attiré, lorsqu'il me fut proposé d'adapter La Chartreuse de Parme, c'est le personnage de Fabrice del Dongo, ce jeune homme qui recherche le bonheur et ne trouve jamais que le plaisir. Et lorsqu'il trouve enfin le bonheur auprès de la simple jeune fille digne de ses rêves, ce bonheur est impossible."
(Texte paru en 1947)