Fr. 1946. Drame fantastique de Jean Cocteau avec Jean Marais, Josette Day, Marcel André. Une jeune fille éprouve de la pitié, puis de l'amour, pour un monstre qui se transformera en prince charmant. Adaptation superbe du conte de Leprince de Beaumont. Remarquable richesse visuelle. Atmosphère onirique d'une beauté insolite. Interprétation stylisée.
Une jeune fille éprouve de la pitié, puis de l'amour, pour un monstre qui se transformera en prince charmant. Adaptation superbe du conte de Leprince de Beaumont. Remarquable richesse visuelle. Atmosphère onirique d'une beauté insolite. Interprétation stylisée.
Ce poème cinématographique de Jean Cocteau se présente avec une extraordinaire richesse visuelle. Les décors, les costumes, les éclairages, le masque de Jean Marais, tout contribue à créer une atmosphère onirique d'une beauté insolite. Il ne faut pas chercher ici une intrigue serrée, mais on peut goûter à loisir les arabesques imaginatives d'un grand artiste. Bien que l'ensemble soit un peu froid, l'interprétation laisse place à une certaine sensibilité.
Texte : Robert-Claude Bérubé
Caryn James - The New York Times
As Cocteau's Beast, Jean Marais has fangs and a wonderfully expressive fur-covered face. (...) As Belle, Josette Day looks too much a pouty 1940's star, but she doesn't diminish the film's esthetic grace. (...) BEAUTY AND THE BEAST is a haunting, original treasure.
(Texte paru en 1992)
Jacques Richard - Le Figaro
Qui croirait qu'il fut enfanté dans la douleur, ce film vieux de bientôt quarante ans, aujourd'hui inaltéré, jeune, lisse comme un galet. Si Josette Day et Jean Marais (...) donnent à la féerie tant de réalité, c'est parce qu'ils ne semblent jamais échappés d'un cerveau de poète et disent simplement ce qu'ils ont à dire.
(Texte paru en 1983)
Claude Michel Cluny - Cinéma
C'est avec les fils du réalisme que Cocteau a tissé la toile magnifique où prendre le merveilleux au piège. Alors, l'étincelante poésie nocturne du film devient aussi naturelle que le rêve. (...) si ce film appartient d'abord (...) à l'univers de Cocteau, il est aussi, et profondément une oeuvre du génie "classique" français.
(Texte paru en 1979)
Jean-Claude Bonnet - Cinématographe
Dans ce conte immoral, toutes les oppositions (beauté/laideur, (...) bien/mal) sont brouillées. Le spectateur, finissant par s'habituer à la Bête, (...) est tout à fait déçu que tout finisse dans la platitude, car le visage du Prince (...) froid, fade, (...) ne fait pas oublier la chaleur (...) érotique du mufle de la Bête.
(Texte paru en 1976)
Michel Mardore - Cahiers du Cinéma
Mieux qu'un exercice de style en forme d'album somptueux, LA BELLE ET LA BÊTE est (...) un film modeste, douloureux, grave, qui cherche la lumière dans les ténèbres, l'apaisement par-delà l'angoisse, la vie derrière le simulacre de la mort.
(Texte paru en 1964)
La Rédaction - Écrans de France
Les images sont splendides. Henri Alekan a voulu retrouver le style des peintures de Vermeer, des gravures de Gustave Doré. Du beau travail. Jean Marais fait une double et remarquable création cependant que la monotonie de Josette Day empêche la naissance de l'émotion.
(Texte paru en 1964)
Jean Vidal - L'Écran Français
(...) LA BELLE ET LA BÊTE est une oeuvre d'art, un poème plastique d'une rare perfection. La Beauté pure y est présente à chaque instant, (...) une beauté froide, cruelle, intellectuelle. (...) Jean Cocteau (...) nous plonge dans un univers magique dont l'atmosphère somptueuse et sombre nous envoûte.
(Texte paru en 1946)
Jean Vagne - La Gazette des Lettres
Aucune chaleur humaine ne subsiste. Tout est long, guindé, ennuyeux. Les réussites du film (...) sont des réussites formelles. (...) le décorateur (...) et l'opérateur (...) ne pouvaient faire mieux que ce qu'ils ont fait, un livre d'images que l'on feuillette avec ravissement, mais dont on se lasse.
(Texte paru en 1946)
Armand Johannès - La Revue du Cinéma
Partout dans le film, on sent la présence de Cocteau, domptant les éléments artistiques et techniques, imposant une sobriété verbale qui n'est plus de mode mais grâce à quoi, constamment, l'image éclate de poésie.
(Texte paru en 1946)
Antoinette Nordmann - L'Écran Français
Josette Day (...), Cocteau l'a choisie pour le rôle de la Belle, parce qu'elle ressemble aux illustrations de Gustave Doré. Ses traits jouent les uns avec les autres: le bleu de ses yeux caresse le rose de ses joues. (...) Ses cheveux blonds s'épanouissent sur sa nuque qu'ils cachent d'une masse épaisse, comme des ratures.
(Texte paru en 1945)
Par : Jason Plante, Gatineau
Dans les vieux films en noir et blanc, ou l'interprétation générale est moins 'pepsi-cola' des années 80-90-00, et de forme plus classique, eh bien on trouve La Belle Et La Bête, la première version avant d'interminables dessins animés de Disney, version Cocteau. Ici, on trouve La Bête, monstrueuse aux premiers regards, dans une version plus poétique, plus profonde, plus mature, et que les apparences sont souvent trompeuses. On trouve dans les vieux films (en noir et blanc), cette naiveté que l'on souffre par son absence, cette différence avec les films d'actions hauts en couleur, mais vides. On peut quand même se réfugier dans ces vieux films qui devinrent des classiques, parce qu'ils n'avaient rien à cacher, et que le prince se transforma en sa VÉRITABLE COULEUR, et qu'il avait bel et bien un coeur; chose qu'on ne trouve plus dans nos cinémas modernes. Nostalgies...
J'attribue à ce film la Cote